Les lectures de Lou - "Le Héros de la RD311" de Jean DUCREUX (roman policier)







Pour son premier opus dans le genre et dans le monde de l’auto-édition, l’auteur joue avec le feu, si j’ose cette ce jeu de mots puisque tout commence par la scène d’une voiture en flammes où périt la victime, un médecin. Très rapidement, nous apprenons que l’autre homme présent sur le lieu de l’accident et qui sera qualifié de héros n’est autre que le meurtrier. C’est un acte d’auteur courageux pour ne pas dire audacieux.

Dans un roman typé policier, la recette est classique et les ingrédients bien connus. Le “qui” et “comment” étant livrés, il ne reste plus qu’à verser dans le mélange, le “pourquoi” et le “comment confondre le meurtrier”. Mobile et morale finale pour sauvegarder l’ordre des choses. Car tout meurtre doit être compris et puni. Mais pour le lecteur, découvrir qui a tué reste quand même le plus grand plaisir de ses petites cellules grises, lieux d’investigations rendus célèbres par Poirot. Et voilà qu’il nous est enlevé !

Alors, on peut se demander comment l’auteur va nous tenir en haleine, du bout de ses lignes, jusqu’au point final. Par quel artefact. C’est le chemin que j’ai pris en poursuivant ma lecture. A chacun sa quête. Je suis toujours avide de connaître les bons tours. Être le sujet avec lequel un auteur va jouer. Et découvrir ainsi la complexité (ou non) des choix.

Eh bien, je fus comblée.

En bon auteur du genre, Jean Ducreux mène son récit d’événements en rebondissements - et vice-versa - jusqu’à la chute finale, qu’il est bien entendu hors de question de dévoiler. Et si je m’amuse avec mes mots en écrivant cet article, c’est tout simplement pour transcrire le plaisir ressenti en découvrant un style qui mêle à un fort réalisme quelques touches d’humour (pour les aficionados des jeux de mots et j’en suis) et une psychologie maîtrisée des personnages.

Et c’est là que le récit nous malmène le plus : la personnalité de ce “héros” est telle que nous nous reposons la problématique du personnage principal : Un héros est-il forcément aimable ou haïssable ?
Je me suis sentie emportée, ravie au sens propre et figuré. Prise dans le dilemme d’un “héros” horriblement charmant et affreusement meurtrier. Et j’ai poursuivi ma lecture, animée par le désir qu’il ne soit peut-être pas si coupable …

…LD

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